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Retour sur la conférence de l'AFTM : les mobilités réinventées

Le 3 juillet 2018 se tenait la dernière conférence de l’AFTM avant la rentrée de septembre. L’Association et son partenaire Sixt nous ont accueilli pour discuter des nouvelles mobilités, avec l’intervention de Pierre-Eric Perrin - expert des politiques d’innovation -, associé fondateur de Mawenzi Partners. Nous avons abordé les questions des nouveaux et futurs modes de transports, et leurs impacts sur le scope du Voyage d’Affaires.

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C’est François-Xavier Izenic, journaliste et conférencier, qui a interrogé Pierre-Eric Perrin pour détailler les points de son intervention. Le rythme fluide et la maîtrise de son sujet ont rendu le format de la conférence très intéressant.

L’objectif du sujet abordé était de mieux comprendre les transformations probables de l’écosystème pour anticiper les changements structurels et organisationnels au sein de vos

entreprises. Le but à terme étant de pouvoir proposer une mobilité totale aux collaborateurs.


Qu’est-ce que la mobilité ?


La mobilité, c’est créer un maximum de possibilités pour les déplacements des collaborateurs, notamment grâce aux services.

La révolution des nouvelles technologies a renforcé l’accès des destinations aux voyageurs, mais n’a pas modifié fondamentalement leurs voyages. Nous assistons aujourd’hui à une nouvelle révolution : celle de l’expérience client. Le fondateur de cette pratique est Uber, qui pour la première fois utilise la technologie pour une meilleure expérience utilisateur.

Aujourd'hui, l’entreprise doit devenir un acteur majeur de la mobilité.


Panorama des nouvelles mobilités


Les nouvelles mobilités apparaissent en corrélation avec les nouvelles tendances. Elles se basent donc sur 4 notions tendancielles du comportement de consommation :

  • Une démarche plus écologique, notamment au niveau de l'empreinte carbone

  • Des partages de prestations, liés au boom du collaboratif

  • Des services à la demande, personnalisés

  • Des transports multimodaux afin de combiner plusieurs modes de transports pour un

  • même trajet

Les nouveaux modes de transports sont essentiellement liés à leur accès. Par exemple, les Autolib’ à Paris - ces voitures en libre-service - ont été récemment remplacées par des CityScoot en free-floating, c’est-à-dire sans aucune borne !


On peut également nommer les trottinettes électriques, ou les nouveaux modes de déplacements hybrides comme le projet gargantuesque d’Elon Musk et son Hyperloop fonctionnant au champ magnétique. Pour les projets les plus fous, on note les déplacements en drones ou ceux en fusées, qui promettent un trajet de moins de 30 minutes pour traverser la moitié de la planète - nous n’en sommes pas encore là.

Le point commun de tous ces transports ? Ils réduisent la contrainte du déplacement.


Dans cet article, nous nous intéressons particulièrement aux véhicules autonomes, et notamment aux voitures. Ces véhicules roulent sans conducteurs. Ils peuvent avoir ou non un opérateur, c’est-à-dire une personne assise à la place du conducteur mais qui n’interviendra qu’en cas de nécessité. A terme, l’opérateur ne pourra pas subsister pour des raisons d’économies.


Qui sont les acteurs ?


Qui proposera ces produits aux consommateurs ? On distingue 4 grandes familles d’acteurs qui se positionnent sur ce marché :

  • Les constructeurs automobile : leur enjeu est la décroissance du nombre de véhicules et le déplacement vers des ventes de flottes. Ils ont besoin de se développer, en partenariat avec les Operating System du véhicule qui gèrent les algorithmes de paramétrage.

  • Les VTC : leur stratégie s’axe sur la diminution des coûts pour un meilleur pricing et un meilleur accès pour le client.

  • Les opérateurs publics sont aujourd’hui en difficulté. Ils doivent se réinventer pour intégrer la chaîne de l’offre : les transports en commun pourraient, par exemple, devenir partenaires de la ville.

  • Les loueurs de voiture se positionnent en réponse à la pénibilité de se déplacer en agence.

Tous ces acteurs ne peuvent toutefois rien faire seul. La collaboration est essentielle, c’est

pourquoi on devrait assister à la création de partenariats visant à s’intégrer dans les offres

multimodales.


La question de la sécurité


La question de la sécurité est primordiale concernant ces voitures autonomes. Nous avons pu cependant constater quelques points rassurants :

  • 95% des accidents sont dus à des erreurs humaines

  • On estime à 150 Millions de Km la distance parcourue avant un accident d’origine humaine. L’objectif pour la voiture autonome est de parcourir au minimum 1 Milliard de Km.

On dit souvent que l’erreur est humaine, mais à quel point pourrons-nous accepter qu’elle soit technologique ? Il existe par ailleurs l’organisation de sondages à grande échelle pour déterminer les codes d’éthique et de morale à privilégier pour le paramétrage de ces engins.


L’enjeu des assurances


La question la plus incertaine aujourd’hui concernant les véhicules autonomes est celle de l’assurance. Qui sera assuré : le constructeur ? L’opérateur ? Le collaborateur ? La probabilité tendrait vers les plateformes digitales qui proposeraient ce service, mais l’incertitude demeure, et les débats sont ouverts !


Le marché concurrentiel


Comment se gèrera la concurrence ? Pierre-Eric Perrin nous parle d’une “course à la valeur ajoutée”. La différenciation est de mise pour se démarquer, et des nouveaux métiers devraient faire leur apparition.


Un des plus gros postes d’activité sera la maintenance, qui deviendra plus lourde qu’aujourd’hui. Il s’agit également de prévoir l’accompagnement et la formation des utilisateurs, dans un premier temps au moins. Enfin, toutes les missions de paramétrage seront essentielles et constitueront un métier à part entière.


Quand pourrons-nous conduire ces véhicules autonomes ?


En France, la réglementation interdit l’usage de ces voitures autonomes hors d’une situation d’expérimentation. La première étape consiste à faire évoluer les lois vers une autorisation des voitures à usage quotidien. Notre expert est toutefois optimiste quant à la mise à jour législative, mais insiste plus sur la nécessité d’appuis du côté des décisionnaires politiques.


L’installation de ces usages passera donc aussi par le poids politique, et l’adoption de ces pratiques semble compliqué à Paris, ville qui tend vers un système sans voiture.

Cependant, les constructeurs automobiles seront prêts dès 2021 pour une production industrielle et une mise sur le marché français de flottes de véhicules autonomes. On devrait observer une généralisation dans les années 2030, quand les coûts auront réduit et permettront l’accès au plus grand nombre. Une des solutions avancées pour la réduction des coûts est l’optimisation et le partage des lignes de production.


Insolite : 64% des passagers pensent que le partage de véhicule représente l’avenir. La voiture a encore de beaux jours devant elle.

Où pourrons-nous “conduire” ces véhicules autonomes ?


D’après Pierre-Eric Perrin, les bénéfices de l’utilisation de ces véhicules autonomes seraient

plus élevés en centre-ville. Mais la tendance irait vers la favorisation de l’usage en banlieues et des zones éloignées, puis sur les autoroutes. Dans l’idée d’un trajet multimodal, cela permettrait un reboost des navettes et des bus.


Conclusion


Les nouveaux modes de transports se développent rapidement et de nombreux acteurs se positionnent pour leur entrée prochaine sur le marché. Certaines technologies ne sont désormais plus de la science-fiction, et les voitures autonomes devraient représenter une grande part de l’avenir des déplacements.


Les voyageurs d’affaires sont au centre des réflexions de développement de ces nouvelles technologies. Le secteur représente un gros marché et les collaborateurs sont nombreux à se déplacer et à rechercher des méthodes de moins en moins contraignantes, dans un souci de confort, mais également d’économie de temps et d’argent.


Les défis sont nombreux : l’adaptation de l’offre aux nouvelles attentes, la diminution de l’empreinte écologique, l’accès à la mobilité pour tous, la décongestion des transports - notamment en ville -, le développement de l’intelligence artificielle, l’adoption d’un nouveau modèle économique disruptif, et le renforcement de la qualité des services ; tout en gardant en priorité la garantie de sécurité du voyageur, et l’assurance d’une rentabilité d’entreprise. A terme, le choix des voitures ne se fera plus sur la puissance du moteur, mais sur la qualité de l’intelligence artificielle, et sur l’entertainment (les divertissements).


N’oublions pas que la réussite de ces changements se fera par une collaboration étroite entre les acteurs, du fait que plusieurs compétences se retrouvent impliquées en une offre, mais aussi parce que l’union fait la force ;) ! Les partenariats autour des partages de données seront également déterminants car la smart data a un rôle primordial à jouer. L’alliage de la technologie et de la personnalisation répondra aux nouvelles attentes des consommateurs.


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